« Le vin est un merveilleux sujet de contes, et ceux qui savent en parler, comme ceux qui les écoutent, se délectent de ce plaisir qui ajoute à la dégustation elle-même.
Il ne se contente pas de créer un lien chaleureux entre les convives, il lance des passerelles : entre l’oreille et l’imaginaire, entre le nez, le palais et l’oreille.
Comme le cinéma, la peinture, la danse ou la musique, le vin a ses critiques, ses poètes, ses écrivains et ses techniciens.
Si ce phénomène culturel connaît une telle expansion, c’est que nous avons modifié nos habitudes de consommation, mais aussi que les producteurs ont évolué : ils ont fait de leur produit une véritable création artistique vivante.
Ainsi, plaisir, émotions, sensualité, curiosité, caractérisent bien une nouvelle façon de considérer le vin. On ne se contente plus de boire, on y est attentif. Il n’est donc pas étonnant de rencontrer de plus en plus d’amoureux, de passionnés, de chercheurs, de poètes.
Pour peu que cet amour du vin s’accompagne d’une passion pour la musique, immanquablement un désir d’harmonie, de mariage réussi, finit par s’imposer : l’œuvre créatrice du vigneron doit trouver son écho dans celle du musicien.
Une telle tentative en resterait là si l’on ne pouvait associer au style d’un musicien – ou d’une œuvre musicale – le style d’un vin. Or, pratiquement tous les œnologues et analystes s’accordent à admettre la typicité des crus.
Il est donc possible d’harmoniser un type de vin et un type de musique. Existe-t-il un phénomène physiologique d’association entre les sensations olfactives et gustatives, et l’audition ? Dans l’état actuel des connaissances, nous ne savons pas s’il existe dans le cerveau, une zone où une telle rencontre s’effectuerait. Mais les multiples associations que nous vivons quotidiennement, une odeur qui nous renvoie à un souvenir précis par exemple, laissent penser que ce « carrefour des différentes informations sensorielles », pourrait exister.
De fait, nous constatons que, chez un amateur de musique, cette association existe.
Ce n’est pas par hasard, d’ailleurs, si le vocabulaire du vin s’est enrichi d’expressions que l’on retrouve dans l’analyse musicale : belle attaque, harmonie, équilibre, puissance, élégance, profondeur, finale, etc.
Tous ces termes qui définissent la forme, l’architecture, l’esprit d’un vin, rappellent l’expression de l’œuvre musicale.
Le vocabulaire traduit les émotions de la dégustation, comme de l’écoute musicale. Et, finalement, l’analogie avec la musique ne comporte pas seulement un aspect poétique. Elle aide à la dégustation.
Si, pendant longtemps, le vin ne fut que boisson, il a, aujourd’hui, acquis ses lettres de noblesse en tant qu’œuvre et prétexte artistique.
Emporté dans le grand mouvement de passion pour la musique que nous connaissons actuellement, il créera une nouvelle passerelle : de la poésie des mots, il nous fera passer à la poésie des sons. »
Comme le souligne avec justesse Ylan Schwartz dans son ouvrage « Le Vin & Sa Musique », il existe un lien étroit entre ces deux univers.
Pour se marier au mieux avec les différents crus proposés dans vos chais, il est entendu que ce programme pourra évoluer et que vous en trouverez ici une simple ébauche.
De Bach à Mozart, de Gershwin à Bernstein, de Brassens à Nougaro, le style évolue et se transforme, change et se magnifie, mais la poésie et le rêve restent, pour le plaisir des sens…
Ouvrons sur ces quelques mots du grand chef d’orchestre français Emmanuel Krivine :
« Le vin comme la musique sont en quête de l’absolu, une perfection qu’on n’atteint jamais… Pourtant, si les mots sont trop pauvres pour communiquer toutes les sensations que l’on ressent tant en musique que dans le vin, on peut et même on doit toujours communier ensemble. »
Programme
Ouverture des Festivités : Fanfare pour précéder « La Péri » de Paul Dukas
Avec ses accents modernes et ses couleurs originales, cette fanfare en forme d’appel, est dotée d’une belle attaque, et se poursuit tout en nuances.
Interlude : Ouverture des « Noces de Figaro » de Wolfgang-Amadeus Mozart
Un incontournable du répertoire classique proposé par le quintette Aerïs.
Premier choix : Concerto Bwv 1041 de Jean-Sébastien Bach
Toute en finesse et ciselée comme du cristal, cette transcription du concerto pour violon de Bach offre une vision équilibrée de cette œuvre du maître de l’orgue.
Interlude : « Salomon », Arrivée de la reine de Sabbah de George-Friedrich Haendel
Une tourbillon de virtuosité au sein d’un chef-d’œuvre de la musique baroque.
Second choix : Concerto Saint-Marc de Tomaso Albinoni
L’auteur du célèbre « Adagio » nous invite à Venise. En deux mouvements contrastés, il nous offre une vision poétique et profonde de sa ville natale.
Interlude : Carmen Fantaisie de Georges Bizet
Un florilège des plus beaux thèmes du plus populaire opéra au monde. Olé !
Troisième choix : Concerto d’Aranjuez de Joaquin Rodrigo, Arr. Miles Davis
Une interprétation qui met en valeur les différentes harmonies, classiques et jazz, et qui dévoile un bel équilibre pour cette évocation des jours heureux.
Interlude : “Shiny Stockings” de Count Basie
Un classique du Jazz présenté dans une version élaborée pour le quintette Aerïs.
Quatrième choix : Salut à Georges Brassens
Morceaux choisis des plus beaux thèmes du poète de la chanson française, mêlant profondeur et puissance, ses textes sont autant d’hymnes à la liberté.
Interlude : Moment for Morricone
Une traversée des grands espaces, un voyage au Far-West, l’évocation de westerns de légende, la musique épicée d’Ennio Morricone, dépaysement assuré…
Cinquième choix : Les feuilles mortes, Jacques Prévert-Joseph Kosma, Summertime de George Gershwin
Prenez un monument de la chanson française, à la musique intemporelle, servie par un arrangement aux reflets chamarrés, associez-lui un chef d’œuvre de la musique américaine, ajoutez une note d’improvisation en cet instant unique, et vous obtiendrez ce diptyque à l’équilibre parfait.
Final : Dessert Surprise
Concocté par le quintette, il est constitué d’une œuvre monumentale, pour un final en apothéose !!!